Perdre son âme...
Depuis plus d’un an maintenant la Franc-maçonnerie régulière n’a plus d’obédience digne de ce nom. Depuis plus d’un an maintenant la GLNF n’est plus une association « légale ».
Dans quelques mois, à l’arrivée des échéances calendaires, de nombreux FF vont à nouveau se poser la question de leur départ de cette structure qui n’a plus d’âme, ne répond plus aux attentes de nombreux de ses membres et n’a plus d’existence réglementaire. On se demande même comment et à qui nous pourrons envoyer notre lettre de démission… ah oui, à Maître Legrand avec copie au VM de notre loge mère.
Je parle au nom des nombreux frères que je connais le plus, fréquente depuis de nombreuses années et avec lesquels je partage le plus de chose. Je pense que nous avons toujours été des maçons honnêtes, cherchant constamment le chemin du consensus en s’éloignant des choix manichéens et diviseurs que, bien trop souvent, nous proposaient les hommes avides de pouvoirs et d’honneurs.
Nous avons toujours tentés de donner la victoire à la maçonnerie de tradition, celle la même qui nous demande de tresser des couronnes à la vertu et des tombeaux pour le vice, celle qui nous demande de ne pas nous donner de titre ni de grade que ne nous auraient pas reconnus nos frères, celle, pour finir, qui nous exhorte à nous connaître, à connaître nos défauts, à les combattre avec force, pour finalement parvenir au détachement des choses matérielles et des pouvoirs illusoires dont l’abandon seul, tels des lests, nous permettra de nous élever.
Lorsque nous prenons le recul nécessaire à une certaine objectivité, nous regardons autour de nous et nous ne voyons que ruines et destruction. Nous sommes les responsables, tous autant que nous sommes, pour une plus ou moins grande part, de ces ruines et de cette destruction.
Le plus dramatique c’est que en ayant pris conscience, nous ne parvenions pas à rassembler les morceaux, à se réunir autour d’un projet commun de reconstruction, en ayant pris soin d’écarter de manière courtoise mais ferme, ceux qui ont porté et qui continuent de le faire, les drapeaux souillés de ces erreurs.
C’est poncif de dire qu’il est plus difficile de changer qu’il n’y parait mais c’est tellement vrai. Lorsqu’on entend certains discours et que l’on observe les actes de leurs auteurs à l’opposé ce ceux-ci, on est en droit de réfléchir quant à l’honnêteté des mots. Et lorsque ces mots sont prononcés par ceux-là mêmes qui devraient nous montrer la direction maçonnique, nous sommes en droit de douter de leur justification aux commandes de notre obédience.
Lors des installations il est dit dans l’exhortation aux frères : « Mes FF, la nature de notre constitution est ainsi conçue que, nécessairement, certains sont appelés à commander et à enseigner, alors que d’autres doivent apprendre, se soumettre et obéir. » et il ne peut en être autrement bien entendu, mais encore faut-il que les premiers soient reconnus par les seconds et ce n’est plus le cas aujourd’hui. Les premiers ont cédé au danger du pouvoir qui leur était confié, ils se sont laissés séduire par des illusions, par des distinctions et finalement, nous ne pouvons ni ne voulons plus apprendre, nous soumettre et obéir à ces FF qui ont offensé notre confiance.
Les échéances approchent et la mégalomanie d’un homme additionnée à l’aveuglement de ceux qui le suivent encore, risque de voir la GLNF amputée d’une grande partie de ses membres d’ici à quelques mois. J’ai bien peur que d’appels en interjections, que de questions en réponses, que de délais en attentes, longs et arides, le pourrissement fasse son œuvre, l’usure gagne sur tous les tableaux.
Dans ce contexte, la GLNF peut se cantonner à être dans l’avenir, un club, un réseau, un groupe de beaux parleurs au sourire en coin qui baigneront dans une autosatisfaction et une suffisance génératrices d’un « rien » cosmique et universel. Pour ce qui me concerne je n’en ferais plus partie.